L'Empire ottoman au XIXe siècle by Moreau Odile

L'Empire ottoman au XIXe siècle by Moreau Odile

Auteur:Moreau Odile
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Armand Colin
Publié: 2020-01-20T11:19:16+00:00


Trente années d’absolutisme hamidien

Après la fin de la guerre contre la Russie et à l’issue du traité de Berlin de 1878, le sultan Abdülhamid II chercha à consolider son pouvoir qu’il allait asseoir au début des années 1880. Très rapidement, s’instaura une première rupture. Tout d’abord, au mois de février 1878, il mit fin aux séances parlementaires et il suspendit la constitution ottomane.

La mise au pas concernait l’ensemble des institutions ottomanes. Tout d’abord, il restaura le pouvoir du Palais au détriment de celui de la Sublime Porte, des ministères, en s’inscrivant à contre-courant des réalisation élaborées par les Tanzîmât dans ce domaine. Ainsi, le sultan Abdülhamid II reprit l’armée en main, surveilla plus étroitement les institutions religieuses, notamment le Cheikh-ül-islam et les ulemas et nomma des hommes fidèles à sa personne. À cet égard, Küçük Saïd Pacha fut nommé grand vizir à sept reprises. Cependant, le sultan Abdülhamid II affaiblit également la position du grand vizir, notamment en procédant à des révocations fréquentes. De 1876 à 1881, en l’espace de cinq années, douze grands vizirs se succédèrent, se maintenant en poste pendant une durée moyenne d’environ quatre mois. Sur l’ensemble de son règne de trente-trois ans, il changea vingt-cinq fois de grand vizir. Deux figures dominèrent la période : Küçük Saïd Pacha et Kâmil Pacha qui occupèrent le poste dix fois. Ainsi, le sultan se réappropria le pouvoir qui avait été dévolu, lors des Tanzîmât, au grand vizir ainsi qu’aux ministres. Son règne fut notamment caractérisé, par une concentration des pouvoirs entre ses mains, à savoir, le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif ainsi que le commandement en chef des armées. Par ailleurs, le pouvoir des gouverneurs de province [Vâli] fut aussi affaibli.

Puis, une autre forme de rupture apparut, au mois de janvier 1878, lors de l’emménagement du sultan Abdülhamid II dans le nouveau palais de Yıldız [L’étoile], qu’il avait fait construire dans les faubourgs de Bechiktach et d’Ortaköy. Ce nouveau palais, édifié sur une colline accidentée et flanqué d’une haute enceinte, se présentait de manière très sécurisée. Réalisé dans la tradition ottomane et dans le style du palais de Topkapı, il était un vaste complexe composé de plusieurs bâtiments séparés les uns des autres, avec des kiosques. Il devint le lieu de résidence du sultan Abdülhamid II qui n’en sortait qu’une fois par semaine pour le cérémonial du Selâmlık, la prière du vendredi. Ainsi, Yıldız devint une véritable ville dans la ville, le siège du gouvernement et elle abritait une population intra muros estimée à douze mille personnes.

Le sultan chercha à exercer un contrôle le plus total possible. À cet effet, il développa la police et il organisa la gendarmerie comme une force de sécurité intérieure, placée sous l’autorité du ministère de l’Intérieur. Il mit en place un appareil répressif sophistiqué, pratiquant la censure grâce à un vaste réseau tentaculaire d’espionnage, ayant recours à des agents rémunérés ainsi qu’à des volontaires et à des bénévoles. À cet égard, l’assassinat du tsar russe Alexandre II, qui survint au mois de mars



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